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LCA veut booster l’industrie alimentaire en quatre temps

Dominique Chargé, président de La Coopération agricole (à g.), et Frédéric Dabi, DG de l'Ifop, lors de la conférence de presse du 13 décembre à Paris.

Avec son congrès du 14 décembre et un rapport publié en janvier prochain sur la réindustrialisation, La Coopération agricole veut bâtir l’économie alimentaire de demain et conquérir les cœurs des Français autour de quatre volets d’action.

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Le nouveau projet de La Coopération agricole est sur les rails avec deux évènements qui donnent le top départ : le congrès du 14 décembre et un rapport publié en janvier prochain. Ces deux temps forts marquent en effet les tenants et aboutissants qui vont permettre de construire l’industrie alimentaire du futur, selon LCA. Quatre axes, annoncés comme « indissociables » par son président, Dominique Chargé, lors d’une conférence de presse du 13 décembre, sont mis en œuvre dans ce projet : la décarbonation, l’attractivité du secteur et de ses métiers, la modernisation et l’ancrage des usines au cœur des écosystèmes territoriaux.

4,5 Mds€ d'investissements dédiés à la décarbonation

Ainsi, l’objectif de zéro émission nette en 2035, annoncé en 2021 et dont la feuille de route a été dévoilée au Sia 2022, reste sur le devant de la scène et va amener les entreprises à investir moitié plus, afin de décarboner. Pour les cinq prochaines années, il est ainsi projeté un besoin total d’investissements de 13,5 milliards d’euros, dont 4,5 Mds€ dédiés à la décarbonation et 9 Mds€ aux investissements courants.

Un soutien public serait le bienvenu d’autant que les usines agroalimentaires françaises ont un fort besoin de robotisation pour réduire les contraintes et augmenter leur productivité. Elles seraient les moins robotisées du monde, du fait, entre autres, du nombre important de références pour un même produit.

Seuls 45 % des Français ont une bonne image de l'IAA

Mais le maillon de l’industrie alimentaire bute sur une méconnaissance de ce secteur de la part des pouvoirs publics et des parlementaires. « Il est l’angle mort de la politique publique, n’étant pas connu ni pris en considération, constate le président de LCA, alors que, selon un rapport de l’IGF sur l’inflation publié en novembre, ce maillon absorbe le choc de l’inflation avec une baisse des marges de 16 %, quand les marges à la production agricole augmentent de 12 % et celles de la distribution alimentaire sont stables. »

De plus, un sondage Ifop, réalisé courant novembre à la demande de LCA, souligne la moins bonne notoriété de l’industrie alimentaire auprès des Français, avec seulement 45 % qui en ont une bonne image. Alors que l’agriculture est bien vue par 76 % des sondés, le tourisme se hissant à la première place avec 80 %.

Créer de bonnes conditions d'accueil

Aussi, des initiatives vont être mises en place pour favoriser l’attractivité de ce secteur (40 000 emplois ne sont pas pourvus à ce jour pour l’ensemble des IAA), d’autant que 1,3 million de postes qualifiés ne trouveraient pas preneurs d’ici 2030. « Il est envisagé de travailler à l’accueil de nouveaux candidats de concert avec les collectivités, les acteurs du logement, de la petite enfance, du transport, de la santé », souligne Dominique Chargé.

Il est question également de recréer une proximité avec l’enseignement pour une meilleure adéquation avec les besoins des entreprises et de poursuivre le partenariat « 1 jeune, 1 solution », qui se traduit par une hausse de 47 % de contrats d’apprentissage et plus de 1 000 coopératives engagées dans cette voie. « Et une reconnexion est à faire sur l’importance du maillon industriel au cœur de l’alimentation, avec 66 % de Français qui ne veulent pas d’usine près de chez eux. »

C’est pourquoi le président de LCA estime essentiel de « récréer le lien entre l’alimentation souhaitée et les capacités de production » et de ne pas dissocier ces sujets (y compris ceux de l’amont agricole) des sujets de préoccupation de souveraineté alimentaire.

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